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Décomposition du rendement d’un portefeuille

par Piotr Rajca
13 février 2016 Catégorie(s) : Investissements

Le rendement affiché d’un produit financier illustre la performance de ce produit pour une période donnée. Ce rendement ne peut pas être jugé sans être comparé avec les indices de références, afin de regarder si le gestionnaire de portefeuille a effectivement obtenu une valeur ajoutée face aux indices. Un gestionnaire de portefeuille doit justifier ses honoraires et ses frais, surtout lorsqu’un investisseur peut répliquer un indice de référence assez facilement et avec des coûts inférieurs.

Dans le monde des finances, une décomposition de la performance peut être produite afin de regarder les sources du rendement. Cette information est ensuite utilisée pour analyser la performance du gestionnaire de façon plus précise. Le terme « alpha » est utilisé pour désigner la différence au niveau des rendements entre le gestionnaire de portefeuille et l’indice de référence. Par exemple, si le gestionnaire de portefeuille obtient un rendement de 7% alors que l’indice de référence a un rendement de 5%, son alpha est de 2%. L’alpha peut provenir de trois sources différentes :

  • Rendement provenant du choix sectoriel
  • Rendement provenant des actions détenues dans un secteur
  • Rendement provenant de l’interaction entre le secteur et les actions détenues dans ce secteur

Pour expliquer les sources d’alpha, voici un exemple fictif. Supposons les rendements suivants pour les 10 secteurs du marché boursier canadien pour une année. Le portefeuille a généré un rendement de 5,9% alors que l’indice de référence a eu un rendement de 3,34%. Le tableau suivant montre l’information sur la performance pour chacun des secteurs.

Tableau exemple rendements

La différence entre 5,9% et 3,34% est 2,56%, donc le rendement additionnel ajouté par le gestionnaire de portefeuille. Ce 2,56% est donc l’alpha du gestionnaire de portefeuille, et il est possible d’utiliser les 3 formules décrites ci-dessous afin de trouver le provenance de ce rendement excédentaire de 2,56%.

Rendement provenant du choix sectoriel

La première partie sert à regarder l’impact des choix sectoriels du gestionnaire de portefeuille. Le gestionnaire de produit prend la décision de surpondérer ou sous-pondérer certains secteurs par rapport à l’indice général. Cette formule permet de savoir si ces surpondérations ont donné un gain pour l’investisseur. Par exemple, un investisseur qui est confiant que le secteur financier performera mieux que les autres des secteurs aurait avantage à mettre un plus gros pourcentage de son actif dans ce secteur. La formule est la suivante:

(Poids du secteur dans le portefeuille – Poids du secteur dans l’indice) X (Rendement du secteur dans l’indice – Rendement de l’indice général)

Par exemple, pour le secteur de la consommation discrétionnaire, la formule est la suivante :

( 5% – 8%) X ( -2% – 3,34%) = 0,001602 ou 0,1602%

Regardons cette formule plus en détails. La première partie compare le poids accordé à ce secteur par le gestionnaire de portefeuille par rapport au poids de ce secteur dans l’indice. L’indice accorde 8% à ce secteur, mais le gestionnaire de portefeuille a seulement investi 5% dans la consommation discrétionnaire. La deuxième partie de la formule compare le rendement de ce secteur dans l’indice avec le rendement de l’indice au complet. Vu que ce secteur dans l’indice a perdu 2%, mais que l’indice général a eu un rendement positif de 3,34%, le gestionnaire de portefeuille a donc eu raison d’investir moins dans la consommation discrétionnaire puisque ce secteur a fait moins biens que l’indice général. Il a donc pris une bonne décision. Cette bonne décision ajoute 0,1602% à son alpha. Le tableau suivant montre l’information sur la performance des choix sectoriels pour chacune des 10 industries, calculée à l’aide de la même formule:

choix sectoriel

En surpondérant ou en sous-pondérant certains secteurs, le gestionnaire a ajouté 0,0066 ou 0,66% au rendement excédentaire de 2,56% par rapport à l’indice. Il y a des données négatives dans les secteurs de santé, des services publics et de l’énergie, mais la majorité de ses décisions dans le choix des secteurs ont été bonne. Il faut noter aussi qu’il n’y a aucune donnée pour le secteur des matériels. Ceci est parce que le poids du portefeuille est équivalent au poids du secteur dans l’indice de référence. Le gestionnaire n’a pas pris de décision pour ce secteur alors il n’y a pas eu de valeur ajoutée pour le choix sectoriel.

Rendement provenant des actions détenues dans un secteur

La deuxième partie utilisée afin de décomposer les rendements d’un portefeuille est de comparer les rendements obtenus par le gestionnaire de portefeuille avec l’indice, et ce, en regardant chaque secteur individuellement. Voici la formule:

(Rendement du portefeuille pour le secteur – Rendement de l’indice dans ce secteur) x Poids du secteur dans l’indice

Il est donc facile de voir que si le gestionnaire de portefeuille fait un meilleur rendement que l’indice dans un secteur, car le résultat pour la ligne dans ce secteur sera positive. Cet excédent de rendement est par la suite multiplié par le poids du secteur dans l’indice. Voici un exemple du calcul pour le secteur de la consommation discrétionnaire:

(-4% – -2%) x 8% = -0,0016 ou -0,16%

Le résultat est négatif, et il est facile de voir la raison. Le gestionnaire de portefeuille a eu un rendement négatif dans ce secteur ( -4% ), alors que la performance de l’indice était -2%. L’indice de référence a eu une meilleure performance, et donc le gestionnaire de portefeuille a fait des mauvais choix de produits à l’intérieur de ce secteur. Voici la liste complète des secteurs avec la formule décrite ci-dessus:

allocation actions

Pour la plupart des secteurs, le gestionnaire de portefeuille s’est démarqué et a obtenu une plus-value de 2,08% avec son choix supérieur d’actions. Ce 2,08% vient expliquer la plus grosse portion de son alpha ajouté, qui était de 2,56%.

Rendement provenant de l’interaction entre le secteur et les actions détenues dans ce secteur

La dernière partie utilisée pour décomposer les rendements provient de l’interaction des deux premières formules. Ceci est le rendement résiduel qui explique l’alpha du gestionnaire de portefeuille. Le fait que le gestionnaire était surpondéré ou sous-pondéré dans un certain secteur a généré un rendement supplémentaire, tout dépendant de s’il a fait mieux ou pire que la performance de l’indice pour ce secteur selon son choix d’actions. Voici la dernière des 3 formules:

(Poids du portefeuille dans le secteur – Poids de l’indice dans le secteur) X (Rendement du secteur dans le portefeuille – Rendement du secteur dans l’indice)

Voici le calcul pour le secteur de la consommation discrétionnaire:

( 5% – 8%) X (-4% – -2%) = 0,0006 ou 0,06%

Il y a deux forces qui s’opposent pour ce résultat. En premier lieu, le gestionnaire de portefeuille a sous-pondéré le secteur, qui était un point positif. Par contre, il a choisi des actions qui ont moins bien performé que l’indice. Vu que le choix sectoriel a été plus important que le rendement obtenu pour ce secteur, ceci donne un résultat positif. Voici l’ensemble des résultats pour les 10 secteurs:

interaction secteur action

Conclusion

Avec tous ces calculs, il est possible de faire la somme pour les 3 formules:

0,66% + 2,08% -0,18% = 2,56%

Les trois formules expliquent donc l’excédent obtenu de 2,56% face à l’indice des référence. Par contre, il faut analyser les données plus en détails:

  • Dans le choix sectoriel, il y a quand même eu 4 des secteurs où le gestionnaire de portefeuille a pris une mauvaise décision quant au poids accordé. En fin de compte, le total était positif pour l’alpha, mais quelle était la source de ces 4 erreurs? Est-ce que le gestionnaire de portefeuille a entrepris des démarches afin de raffiner ses outils d’analyse?
  • Dans le choix sectoriel également, le gestionnaire de portefeuille a choisi le même poids dans le secteur des matériaux que l’indice. Si cela se produit souvent, est-ce que le gestionnaire de portefeuille tente de se rapprocher de l’indice par peur d’obtenir un rendement inférieur à celui-ci? Si c’est le cas, vaut-il la peine de chercher un autre gestionnaire qui prendre plus de décisions ou sinon changer la stratégie d’investissement vers une stratégie plus passive?
  • Dans la partie sur les rendements provenant du choix d’actions dans chacun des secteurs, la meilleure performance était de loin dans le secteur de l’énergie. Est-ce que ce choix d’actions a été pris par seulement un analyste, et si oui, quel est le risque de départ de cet analyste? Son travail semble crucial et s’il quitte, le rendement dans ce secteur pourrait être moins bon qu’auparavant. Ce gestionnaire de portefeuille semble dépendre beaucoup de ce secteur pour expliquer sa valeur ajoutée.

Chaque situation est différente, mais plusieurs questions peuvent survenir suite à l’analyse de ces 3 formules. Ces questions valent la peine d’être posées car les services du gestionnaire de portefeuille ont un coût et il est essentiel d’obtenir le meilleur service possible afin d’être optimal.

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À propos de Piotr Rajca

Jeune professionnel oeuvrant dans le domaine des finances à Montreal
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Sur l’auteur

Piotr Rajca, CFA, CIPM, PRM, FCSI, CIM

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